15 septembre 2020 – Billet d’humeur de Christophe Prudhomme – Des emplois

1274. Ségur de la santé Christophe Prudhomme

Billet d’humeur de Christophe Prudhomme

Des emplois

Après une préparation médiatique intense qui nous avait déjà annoncé ce qu’allait dire le premier Ministre, nous ne pouvons que rester très critique sur la prestation de Jean Castex vendredi dernier. La seule annonce concrète faite lors de cette intervention est la création de 2 000 emplois dans les ARS et l’Assurance maladie pour assurer le traçage. Mais ce ne sont pas de contrôleurs dont nous avons besoin, monsieur Castex mais de personnels pour ouvrir rapidement des lits de réanimation dans les hôpitaux. Il s’agit là d’une nouvelle illustration d’une orientation axée autour du contrôle et de la restriction des libertés, alors que notre problème principal pour gérer l’épidémie avec un nombre de malades graves qui augmente, mais heureusement de manière limitée pour l’instant, sont les capacités hospitalières. Or nous sommes en situation de tension car nous sommes revenus au monde d’avant avec un nombre de lits de réanimation insuffisant déjà pour prendre en charge les malades liés à l’activité classique des hôpitaux qui a repris depuis la fin du déconfinement. Activité dense car il a fallu rattraper le retard pris lors du pic de l’épidémie. Il est évident que dans ces conditions de fonctionnement à flux tendu, les quelques dizaines de malades de la COVID-19 supplémentaires engendrent une situation de crise.

Il est urgent pour les semaines qui viennent et pour l’hiver prochain, mais aussi pour les années à venir au regard de l’évolution des besoins, d’augmenter très rapidement nos capacités en lits de réanimation d’au moins 50 %. Ce n’est pas excessif car même avec ces environ 8 000 lits nous serions encore en-dessous de ce qui existe de manière permanente en Allemagne par exemple. Le personnel formé existe, ce sont les volontaires qui ont permis d’armer les lits supplémentaires au pic de l’épidémie. Il faudra bien entendu le remplacer dans leurs services et des embauches sont donc nécessaires immédiatement bien au-delà de ce qui a été promis lors du Ségur de la santé. Gouverner, c’est prévoir. Il est donc essentiel de répondre dès maintenant à cette exigence d’augmentation capacitaire, seule mesure qui nous permettra d’éviter une situation de rupture, comme en mars et avril, qui a été à l’origine d’une surmortalité évitable pour les patients réanimatoires.

Dr Christophe Prudhomme

14 septembre 2020 – La mobilisation du 17 septembre, la crise sanitaire, BFM TV et la vraie vie

1291. Propagande médiatique

Bonjour,
Parce que rien n’a été réglé !
Parce que le compte n’y est pas au niveau des lits, des effectifs et des salaires !
Parce que nous avons besoin de moyens pour notre secteur d’activité pour répondre aux besoins !
Parce qu’on veut bien travailler, bien vivre et bien vieillir !
Le 17 septembre, toutes et tous en grève, dans la rue et dans l’action !

Pour ceux qui veulent aller plus loin, je partage une réflexion sur la situation actuelle et sur la manière dont les médias tentent de brouiller nos capacités de compréhension.

Nous vivons une époque très particulière. Une crise sanitaire majeure avec une pandémie mondiale. Un réchauffement climatique avec des risques d’extinction des espèces. La première puissance du monde avance doucement vers la guerre civile…

Nous sommes dans un monde de plus en plus incertain, fragile et hostile. Et en même temps, nous sommes dans un monde toujours plus complexe. Cette complexité comme les enjeux importants impliquent la nécessité d’avoir régulièrement du recul et de prendre le temps de comprendre les situations auxquelles nous sommes confrontées.

Et dans ce travail individuel et collectif d’analyse et de compréhension, nous ne sommes pas aidés par les principaux médias qui devraient être là pour nous donner simplement du factuel, c’est à dire les faits tels qu’ils sont, laissant à chacun la possibilité, le libre arbitre de se faire sa propre interprétation des faits. Pourtant, on ne nous donne pas les faits. Ils sont dans l’interprétation permanente, dans la propagande, dans le mot d’ordre à longueur de journée, où ils nous expliquent du matin au soir, non pas la réalité telle qu’est elle mais ce que nous devrions croire ou faire semblant de croire.

Vendredi, c’était encore le cas. Trois personnes m’ont envoyé des messages pour me dire qu’ils m’ont vu sur BFM TV, une le matin tôt, une le midi et une l’après-midi. Cela signifie que le petit moment où j’interviens a été diffusé en boucle dans la journée, et cela signifie également que des personnes qui critiquent BFM TV la regarde quand même. Mais chacun fait ce qu’il veut. Le soir, je décide de regarder en Replay le reportage vidéo qui a été diffusé.

>> Pour voir le reportage de BFM TV : CLIQUER ICI

On se rend compte qu’ils ont une commande avant de faire un reportage, et en fonction de cette commande, ils vont faire dire à la personne interrogée d’une manière ou d’une autre ce dont ils ont besoin soit en coupant une phrase ou soit en la sortant de son contexte pour aller dans le sens du message qu’ils veulent faire passer. Et c’est plutôt ce qui s’est passé ici.

A la base, une journaliste de BFM m’interroge sur la lutte de Sisteron : « On a vu que vous avez gagné à Sisteron la réouverture des Urgences, pouvez-vous nous en dire quelques mots ? ». Je leur explique la lutte et la victoire collective. On me dit que c’est très intéressant.

Ensuite, on glisse vers la crise sanitaire, où on me demande mon ressenti et comment cela se passe dans la région PACA. Je leur explique que c’est surmédiatisé et que les équipes soignantes ne vivent pas la réalité que montrent les médias à la TV. Il y a une légère augmentation mais il n’y a pas la situation d’affolement et de crise tel qu’elle est présentée.

Alors, il m’est répondu « oui, mais il y a peu de lits disponibles ». Je lui réponds « effectivement, mais il y avait déjà peu de lits avant la crise sanitaire. A été imposée une gestion quasi à flux tendus où toute situation exceptionnelle met en tension le système. En région PACA, nous avons une ARS (Agence Régionale de Santé qui a été très active ces dernières années en termes de fermetures de lits de réanimation à tel point que nous avons seulement 460 lits de réanimation pour une région de 5 millions d’habitants. Il nous faudrait réouvrir a minima 50% de lits supplémentaires, soit 230 lits de réanimation hors période Covid. Et je rajoute que le gouvernement connaissant le nombre faible de lits de réa, est paniqué dès qu’il faut hospitaliser quelques dizaines de personnes dans un grand département comme les Bouches du Rhône. Alors, ils vont nous parler des masques, des comportements à risque des jeunes, pointer du doigt des boucs émissaires, pour ne pas que la population s’intéresse aux sujets de fonds comme par exemple tous les lits qu’ils ont fermés ces dernières années mais également le manque d’effectifs et les faibles salaires. »

Donc, on me dit que c’est très intéressant, puis on me demande en cas de forte augmentation des cas de Covid dans la région, que se passerait-il avec si peu de lits de réanimation.

Alors je réponds qu’il y a plusieurs risques possibles :
– Abandonner les patients atteints d’autres pathologies que le Covid comme ce fut le cas pendant 2 mois et demi en début d’année.
– Mettre en place des critères très durs humainement comme on a pu le voir dans certaines régions où on voyait des consignes de limiter voire d’arrêter l’hospitalisation des plus de 70 ans en réa.
– Et troisièmement, c’est le risque d’être dans l’affolement et dans le bricolage permanent, comme l’a vu aussi, avec la mise en place de « lits de réa de guerre ».

Donc, j’explique tout cela. Et je regarde vendredi soir ce qui a été diffusé. Le seul moment qui a été gardé c’est celui sur les risques encourus :
– Ils ne parlent pas de la victoire collective aux Urgences de Sisteron
– Ils ne parlent pas du fait que c’est surmédiatisé et qu’il n’y a pas d’affolement dans les services
– Ils ne parlent pas du fait qu’on manquait déjà de lits de réa avant la Covid et de ceux qu’il faudrait réouvrir
– on ne parle pas de la sur-médiatisation qui est faite par les grands médias
Tout ce qui les intéresse ce sont les risques encourus par la population.

Du coup, c’est une phrase enlevée de son contexte afin d’entretenir une peur, un affolement…
D’autre part, ils me présentent dans le reportage comme « Urgentiste », sous-entendu « Médecin urgentiste » alors qu’à aucun moment, ils m’ont demandé quelle profession j’exerçais. Non ! Je ne suis pas médecin et je ne travaille pas dans un service d’urgences !

Donc, on voit bien qu’ils avaient une commande de départ, et qu’ils sont prêts à s’arranger avec la réalité afin de livrer leur commande : « Avoir un urgentiste de la région PACA qui explique que nous sommes en danger ».

C’est pourquoi, il y a besoin de prendre du recul en ces temps troubles pour essayer de comprendre la situation.

Nous avons besoin :
– Ne pas se laisser déborder, écraser par trop d’information
– Ne pas se laisser déborder par les émotions
– Ne pas se laisser paralyser par trop de sidération
– Ne pas se laisser endormir par une propagande diffusée en boucle (qui est un des outils des dictatures)
– Ne pas accepter une présentation prêt à l’emploi de gens qui ont réfléchi pour nous.
– Pour toute chose, se demander « C’est quoi le problème ? »
– Ce qui est important ce n’est pas une opinion ou un commentaire, mais c’est de trouver le problème de fond.
– Le problème de fond est rarement apparent. Donc pour le chercher et le trouver, il va falloir sortir de sa zone de confort. Ce n’est pas une histoire de vrai ou de faux, c’est une histoire de sens. Il nous faut donner du sens aux choses.
– Le problème peut se poser de différentes façons.
– Et ensuite, il permet de dépasser le constat pour envisager alors des solutions au travers de propositions concrètes.
Donc pour agir, il ne faut pas vouloir tout savoir, il ne faut pas avoir trop d’informations. Il faut cibler des savoirs, puis les approfondir, pour ensuite construire des actions.

Pour conclure, sachant qu’Il n’y a pas d’avancée sociale, sans un mouvement social capable de l’imposer, sachant que c’est à chacun de nous de prendre en main notre destin, il est important de se mobiliser afin d’imposer nos choix et notre modèle de société.

La crise du Covid ne doit pas être un accélérateur de processus de reculs sociaux ou de sidération des populations mais au contraire elle doit être un accélérateur de processus revendicatif !
La liberté n’est pas l’ennemi de notre sécurité comme les salaires ne sont l’ennemi de l’emploi !

Nous avons besoin de fêter dignement le 75ème anniversaire de la sécurité sociale dont la période actuelle en témoigne une fois de plus toute l’importance !
Nous avons besoin d’un plan de rupture avec les politiques menées ces dernières décennies !
Comme le montrent certaines victoires récentes, quand on maintient la pression sur la durée, on obtient des avancées !

C’est pourquoi, il est important de continuer à se mobiliser, pour faire avancer nos revendications, comme ce sera le cas le jeudi 17 septembre !

RDV à 10h30 place du Général de Gaulle à Digne !

Bonnes luttes !!!
Pour la CGT,
Cédric Volait

>> Ci-joint le tract de l’UD CGT 04 ainsi que celui de l’USD CGT Santé et Action Sociale 04 :

1291. Tract UD CGT 04 pour le 17 septembre 2020

1291. Tract USD CGT 04 pour le 17 septembre 2020

13 septembre 2020 – Très belle victoire collective qui doit en appeler d’autres

Bonjour,
Lors du rassemblement du 7 septembre, j’ai vu des visages plus détendus que d’habitude, ça fait plaisir et ça montre tout le chemin qui a été parcouru depuis plus d’un an.
Merci à toutes et à tous !
Je tiens à remercier très fortement toutes les personnes qui se sont mobilisées et toutes celles qui nous ont apportées leur soutien d’une manière ou d’une autre pour que les Urgences de Sisteron puissent réouvrir 24h00/24 et 7 jours/7 !
Ce qui m’a fait particulièrement plaisir durant ces longs mois, c’est de voir autant de gens déterminés au mètre carré, c’est assez rare pour le souligner !
Ce qui a été particulièrement intéressant c’est de voir œuvrer des gens très différents, ensemble, vers un même objectif, vers l’intérêt général !

Il y a une question sur laquelle il est important de s’interroger après cette lutte. Car c’est bien d’être dans l’action et d’avoir une belle victoire collective. Mais, c’est bien également d’avoir des temps de réflexions et d’analyse. Et la question qu’il faut se poser aujourd’hui c’est : Comment se fait-il qu’une proposition que nous avons faite il y a 14 mois n’était pas possible à ce moment là, et puis 14 mois après, elle devient possible et réalisable ? ça c’est une question de fond essentielle de cette lutte !

Le vrai / le faux, le bien / le mal ça n’existe pas ! Ou plutôt pour être plus précis, ça existe mais les frontières sont très malléables, elles bougent en permanence, un peu comme des plaques tectoniques, et la vérité d’un jour n’est pas celle de demain. Et une chose qui n’est pas possible un jour devient possible un autre jour.

Et on voit très bien que c’est la mise en place d’un rapport de force à un instant T qui va faire bouger ces lignes, ces frontières. Et à Sisteron, ce que nous avons réussi à faire, c’est justement de faire bouger ces frontières et à rendre possible l’impossible, à rendre réalisable l’irréalisable. Et c’est la puissance de la volonté collective qui a permis d’arriver à ce résultat là.
Car à la fois, nous avons réussi à mettre beaucoup d’intensité dès le départ, avec une très forte volonté collective. C’était le premier enjeu. Et le second enjeu, c’était de faire durer dans le temps cette intensité. Nous avions un objectif, nous nous sommes concentré uniquement sur cet objectif en mettant tout en œuvre, avec les moyens dont nous disposions, pour y arriver.

Et cette belle victoire collective doit nous faire prendre conscience de notre force, de la puissance de ce que peut engendrer la volonté d’un peuple déterminé.
Il faut que ça nous apporte de la confiance, des certitudes, des outils pour la prochaine fois où nous aurons à nous mobiliser. Car après avoir gravi une montagne, tout ce qu’on découvre c’est qu’il y en a encore beaucoup d’autres à gravir derrière.

Ils nous disaient il y a un an, qu’ils n’ont pas de baguette magique. Et on voit un an après, que ce n’est pas d’une baguette magique dont nous avions besoin mais c’est de courage et de choix politique. Maintenant que la population a très bien compris que la situation ne dépend pas de baguette magique, ils ont une épée de Damoclès sur la tête car ils seront attendus au tournant pour la suite de ce dossier ou pour d’autres problématiques similaires.

Aujourd’hui c’est la force d’un peuple déterminé qui a triomphé !
On a été là hier !
On est là aujourd’hui !
On sera là demain !
Et on lâche rien !
Merci !

Pour la CGT,
Cédric Volait

>> Ci-joint l’article de l’Humanité du 9 septembre intitulé « Sisteron retrouve ses urgences de nuit » (cliquer sur l’image pour agrandir) :
1290. Article L'Humanité Victoire Urgences de Sisteron

>> Pour voir l’article complet du journal L’Humanité : CLIQUER ICI

>> Ci-joint l’article de La Provence du 8 septembre intitulé « Réouverture des Urgences, la manifestation de la victoire » (cliquer sur l’image pour agrandir) :
1290. Article La Provence du 8 septembre 2020

>> Ci-joint l’article du Dauphiné du 9 septembre intitulé « Lundi de fête aux urgences de Sisteron » (cliquer sur l’image pour agrandir) :
1290. Article Le Dauphiné du 9 septembre 2020

>> Pour voir l’interview de DICI TV, cliquer sur ce lien :

>> Pour voir l’article du site « Rapportdeforce.fr » intitulé « Lutte victorieuse : les urgences de nuit de Sisteron rouvrent », cliquer sur ce lien :
CLIQUER ICI

8 septembre 2020 – Réanimation – Billet d’humeur de Christophe Prudhomme

1274. Ségur de la santé Christophe Prudhomme

Billet d’humeur de la semaine

« Réanimation »

Le virus circule toujours et le nombre d’hospitalisations qui était très faible, notamment en réanimation, augmente légèrement nationalement et de manière un peu plus marquée dans les Bouches-du-Rhône. Mais pourquoi cette inquiétude de la part du gouvernement ? La réponse est facile à trouver. Après la crise, nous sommes revenus à notre nombre très réduit de lits de réanimation, soit 5 500 nationalement. Ce qui représente un chiffre rapporté à la population très inférieur à ce qui existe dans d’autres pays qui, face à un nombre de patients similaire, n’ont pas connu la crise que nous avons subie avec la nécessité de stopper quasiment toute activité hospitalière pour ouvrir en catastrophe des lits de réanimation.

Le ministre de la Santé après le pic de l’épidémie s’était félicité du fait que « l’hôpital avait tenu » et que le concept de « lits saisonniers » était la bonne solution. Et bien, monsieur le ministre la vie vous donne tort. Il était prévisible que, sans parler de « deuxième vague », le nombre de malades atteints de la COVID-19 nécessitant une hospitalisation allait augmenter du fait du retour à une vie économique et sociale proche de la normale. Sans vaccin, avec uniquement les masques et une capacité à tester insuffisante et désorganisée, il était évident qu’il fallait mettre nos hôpitaux en situation de pouvoir augmenter leurs capacités en cas de besoin. Or rien n’a été fait, aucune ouverture de lits, pas de recrutement de personnel et un Ségur de la santé qui a largement déçu les professionnels. Alors, oui, il manque des lits de réanimation à Marseille comme il en manque dans toute la France. Il y a urgence à former et à embaucher du personnel pour augmenter de manière conséquente nos capacités hospitalières. La politique du flux tendu, de l’ambulatoire et de la diminution des durées moyennes de séjour montre ici ses limites. Un hôpital doit toujours disposer de capacités en réserve pour justement être prêt à gérer les situations de tension qui surviennent maintenant régulièrement, chaque hiver car il y a la grippe et chaque été car il fait chaud ! La logique productiviste doit cesser et il faut accepter qu’il y ait des lits vides avec du personnel qui a le temps de se former, de prendre ses vacances et aussi parfois de prendre des pauses.

Il s’agit de revenir au bon sens pour les services publics essentiels pour la population. L’application aux services d’incendie de la même logique qu’à l’hôpital signifierait la fermeture de nombreux centres de secours et l’envoi à la casse de nombreux engins car ils ne servent que trop peu souvent. Serait-ce acceptable ? Non, comme cela ne doit pas l’être pour les hôpitaux face à des situations de crise récurrentes et donc prévisibles.

Dr Christophe Prudhomme

5 septembre 2020 – Après 14 mois de lutte, ensemble nous avons gagné la réouverture des urgences de nuit à Sisteron

Bonjour,
Dans un contexte où les mots sont vidés de leur sens, où les paroles creuses sont devenues la norme, s’il y a bien une expression qui garde tout son sens, c’est bien : « La lutte paie ! ».

On nous parle souvent de vérité ou de faux, de bien ou de mal, de légal ou d’illégal, mais les frontières sont très malléables, bougent, en fonction des rapports de force du moment. Oui, c’est le rapport de force qui fait la différence !

Rien n’est jamais acquis et rien n’est jamais perdu. Notre détermination, notre volonté est comme un fleuve qui fait avancer le bateau de nos revendications et de nos choix de société.

En approfondissant les sujets, on se rend compte que le débat se situe ailleurs qu’entre le vrai et le faux. Le débat, est dans le sens qu’on va donner aux choses et notamment dans le sens que nous y donnerons collectivement.

Il y a une lutte qui dure depuis 14 mois, c’est celle pour exiger la réouverture du service des Urgences de nuit à Sisteron. Tous les lundis soir s’organise une mobilisation syndicale et citoyenne à Sisteron (hormis la période du confinement du 16 mars au 11 mai). Ce qui correspond à plus de 50 rassemblements en 14 mois.

Alors, certes ça n’a pas été facile, parfois contraignant, mais c’est une lutte à laquelle nous avons donné du sens depuis le départ et c’est pourquoi de nombreuses personnes s’y sont retrouvées. Dès le début, nous avons véhiculée un discours positif et déterminé en expliquant que la puissance de la volonté peut faire bouger n’importe quelle ligne.

Dès le départ, les représentants de l’Etat, l’ARS, les députés… n’ont pas été à l’aise avec cette problématique, et au plus le mouvement a duré, au plus cette gêne a pris de l’importance. Mais leur stratégie de jouer la carte du pourrissement n’a pas marché et s’est même retournée contre eux.

Et après 14 mois de fermeture des Urgences de nuit à Sisteron, jeudi 3 septembre, a été enfin annoncée leur réouverture pour lundi 7 septembre.

C’est une belle victoire collective !
Et c’est une belle victoire pour toutes les valeurs et les revendications que nous portons !

Dès demain, un autre combat commencera, ce sera de maintenir la pression afin que la situation des Urgences soit pérennisée, plus globalement afin que la situation de l’hôpital soit pérennisée dans son ensemble, et encore plus globalement sur la question des services publics en zone rurale. Donc, le combat continue car les problèmes de fond ne sont pas réglés !

Qu’ils arrêtent de dynamiter nos hôpitaux, nos EHPAD, nos services publics, et qu’ils se mettent enfin à les dynamiser ! Et on leur rappellera chaque fois que c’est nécessaire !

Lundi soir, nous allons organiser un grand rassemblement festif devant les urgences de Sisteron pour prendre le temps de remercier toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés avec détermination. RDV lundi 7 septembre à 19h00 devant les Urgences de Sisteron !

Merci à toutes celles et tous ceux qui ont participé d’une manière ou d’une autre à cette victoire !
On lâche rien !

>> Ci-dessous le tract appelant à se retrouver le lundi 7 septembre à 19h00 à Sisteron :
1288. Victoire Réouverture des Urgences la nuit de Sisteron

>> Pour consulter l’article du journal La Provence du 3 septembre « Dynamiser et non pas dynamiter l’hôpital », annonçant la réouverture des urgences de nuit, cliquer sur ce lien : CLIQUER ICI

>> Pour consulter l’article de Médiapart du 1er septembre « Le Tour passe à Sisteron, où la fermeture des urgences ne passe pas », cliquer sur ce lien : CLIQUER ICI

>> Ci-dessous l’article du journal La Provence du 1er septembre suite au rassemblement de la veille lors du passage du Tour de France à Sisteron :
Article La Provence du 1er septembre 2020

>> Pour voir la vidéo de DICI TV du 31 août 2020, cliquer sur sur l’image cidessous :

>> Pour écouter l’interview audio diffusé dans le journal du matin du 1er septembre sur la radio France Bleu Provence : CLIQUER ICI

29 août 2020 – Tour de France de la casse de l’hôpital public – Etape du 31 août à Sisteron

Bonjour,
Alors que le capitalisme cherche sans cesse de nouveaux horizons, de nouveaux marchés, où tout doit être voué à la production et à la consommation, se met ainsi en place un capitalisme 24/7 c’est à dire 24h00 sur 24, et 7 jours sur 7 où la logique est de capter les temps de repos, les temps de méditation, les temps de sommeil des individus.

Et le sommeil demeure un des seuils de résistance majeurs face à cette colonisation continue. Quand on dort, on ne produit rien et on ne consomme rien. Le sommeil n’est pas rentable donc on n’en a pas besoin. Donc, le capitalisme s’attaque de plus en plus au sommeil. En un siècle, on a perdu en moyenne 3h30 de sommeil.

Et dans leur nouveau monde, on aurait toujours moins besoin de sommeil. Et parallèlement à ce capitalisme 24/7, non stop, se multiplient les services d’urgences 12/24, c’est à dire à mi-temps, on voit bien où est la priorité pour ces gens là !

Ils remplacent le « métro/boulot/dodo » par le « métro/boulot/conso » mais dans ce monde là, plus de place pour les services publics, et plus de place pour les services qui demeurent vitaux pour les individus.

Ce fonctionnement injuste et aliénant, ne peut perdurer qu’avec une société du spectacle constituée de propagande (pour nous garder dans l’illusion que nous aurions le choix que d’un seul mode de vie possible), de publicité (pour détourner nos désirs vers des actes de consommation) et de divertissement (pour nous faire oublier la vraie vie, nous faire vivre par procuration et pour étouffer toute contestation).

Ainsi, on ne trouve pas des moyens pour les services publics ou pour rouvrir des Urgences 24h sur 24, 7 jours sur 7, mais on trouve des moyens importants pour faire venir le Tour de France à Sisteron.

Face à ces leurres, ces représentations, il faut interroger notre propre existence. Nos vies ont-elles du sens ? Sont-elles dignes ? Sans vigilance de notre part, le spectacle va progressivement remplacer la vie réelle nous faisant oublier l’essentiel… jusqu’à notre propre existence.

Alors, n’oublions pas que les Urgences sont un besoin vital pour la population et qu’aucun divertissement ne pourra les remplacer !

Lundi 31 août RDV devant les Urgences de Sisteron à 12h00, pour faire un zoom sur l’étape du jour du Tour de France de la casse de l’hôpital public et continuer d’exiger la réouverture des Urgences de Sisteron 24h/24 et 7 jours/7 !

Restons dans la vraie vie !
Restons déterminés !

>> Ci-joint le tract appelant à se mobiliser lundi 31 août à Sisteron :

Tract Tour de France Urgences de Sisteron 31 août 2020

24 août 2020 – Note du Ministère de la santé du 20 août 2020 sur les tests Covid

Note ministère de la santé tests Covid


Ci-joint une note du Directeur Général de la Santé à l’adresse des professionnels de santé précisant les modalités des tests Covid.


POUR CONSULTER LA NOTE : CLIQUER ICI

Plusieurs éléments sont à retenir :
– il est recommandé de faire un test à la fin de son congé avant sa reprise du travail ainsi que dans d’autres cas (symptômes, participation à des rassemblements…)

– quel que soit l’endroit où ce test est réalisé (établissement ou laboratoire privé), les résultats doivent être transmis à la médecine du travail (et pas à la Direction).

– Certains Directeurs outrepassent aujourd’hui allègrement leurs prérogatives :
* en imposant depuis quelques semaines des tests à des cadences soutenues
* en exigeant directement des laboratoires les résultats de ces tests au mépris du secret médical et du rôle de la médecine préventive

Nous gérons cette problématique avec la plus grande vigilance. Merci de nous informer de tout problème sur le sujet.

17 août 2020 – Covid-19 : une possible pénurie de gants inquiète les professionnels de santé

1283. Covid-19 pénurie de gants (1)

1283. Covid-19 pénurie de gants (2)


Publié le 11/08/2020 – Le Point

Après le gel hydroalcoolique et les masques jetables, un autre produit indispensable à la lutte contre l’épidémie de coronavirus se raréfie progressivement : les gants. France Info a ainsi recueilli les témoignages de professionnels de santé inquiets.

En cause, notamment, « les tests PCR à domicile [qui] s’accélèrent », selon Jean-Michel Elvira, ancien président de l’Onsil, l’Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux. Ce dernier prévient d’ailleurs : « Si nous n’avons plus de gants, nous arrêterons de faire des tests PCR. » Et d’ajouter : « Nos fournisseurs habituels sont en rupture de stock et les prix explosent. » L’infirmier détaille aussi qu’il avait l’habitude de se procurer des gants à un prix compris « entre quatre et cinq euros la boîte de 100. Aujourd’hui, ils coûtent entre 13 et 15 euros… Quand on en trouve. »


Le risque d’un « mésusage des gants »

Les autorités ont elles aussi constaté cette pénurie à venir. La Direction générale de la santé (DGS) évoque ainsi une « hausse de la consommation, entre cinq et 20 fois la demande normale selon le type d’EPI (équipement de protection individuelle) ». Du côté des producteurs, la Malaysian Rubber Glove Manufacturers Association (Margma), un regroupement de fabricants de gants en caoutchouc malaisien qui produit environ 20 % des gants en latex vendus dans le monde, anticipe une hausse de 20 % de la demande mondiale.

En France, la DGS a donc sollicité la Société française d’hygiène hospitalière (SF2H) afin qu’elle dresse une série de « mesures d’utilisation de gants à mettre en place dans le cas d’une éventuelle pénurie », selon le Dr Bruno Grandbastien, président de la SF2H. Le médecin précise que « la réalisation d’un test PCR est un geste qui nécessite le port de gants, car il y a un contact avec la muqueuse nasale. Tout comme la prise de sang ». En revanche, « il n’est pas utile de porter des gants pour la prise en charge d’un patient ou d’un résident d’un Ehpad par exemple », rappelle-t-il. « Un mésusage des gants à usage unique contribue à augmenter les risques d’autocontamination. Le recours à la friction hydroalcoolique est à privilégier », alerte encore le président de SF2H.