22 juillet 2015 – Travailler à tout prix

Travailler à tout prix

Un ouvrage de Nicolas Chaboteaux et Cédric Porte

« Alors, vous ne moufetez pas, vous ne l’ouvrez que pour dire bonjour et au revoir, rien d’autre. Si le client vous pose une question, vous ne répondez pas. Vous n’êtes pas autorisé à parler. » Après des années de vache maigre, Cédric et Nicolas retrouvent un boulot. Un parfum d’espérance souffle sur leur vie. Ils sont bien loin d’imaginer ce qu’ils vont subir. Bienvenue chez MSS, une PME dirigée par une patronne aux multiples visages. Ici, règne le management par la terreur, avec son cortège de délations, ses séances d’humiliation, cette volonté de contrôle absolu de l’individu. Cédric et Nicolas troquent un enfer pour un autre, bien plus pernicieux et violent. Mais que faire ? Le travail, leur bouée de sauvetage, les attire vers le fond. Cette histoire vécue met l’accent sur un phénomène dont on parle trop peu et qui, pourtant, fait des ravages. Aujourd’hui, en France, de nombreuses entreprises profitent d’un marché de l’emploi tendu. D’abord, parce que le proverbe « un de perdu, dix de retrouvés » prend tout son sens, mais surtout parce que la menace de l’exclusion et la perspective de grosses galères développent chez les individus une capacité d’acceptation hors norme. Plongée inédite à l’intérieur du « travailler à tout prix », du système décrit, non sans humour, par deux auteurs qui l’ont subi de plein fouet.

À ses débuts, Nicolas Chaboteaux a collectionné les succès professionnels comme des trophées : chroniqueur boursier à BFM puis Europe1, il tente de lancer un web-média à l’époque de la bulle internet, travaille un temps pour la presse magazine, jusqu’au jour où, licenciement économique oblige, il se retrouve au chômage. À près de quarante ans, il découvre la difficulté de décrocher un emploi. Et lorsqu’il en retrouve finalement un, les pires dérives du management en temps de crise …

Cédric Porte, trentenaire, perd son job, les dettes augmentent et les tensions font exploser son couple. Il perd sa compagne et sa fille. Expulsé de son logement, il se retrouve SDF. A la suite d’un passage télé, il retrouve un poste d’ingénieur. Il se croit sorti d’affaire, mais il troque l’enfer de la rue contre l’enfer du management par la terreur.

14 juillet 2015 – La coopérative au festival Off à Avignon

La coopérative au festival Off à Avignon

Amélie Chamoux et Laurent Eyraud- Chaume

Que faire du réel avec nos idéaux ? C’est l’histoire de Sylvette, Jean Marc, Arnaud, Manu,… de leurs vies qui s’entrechoquent au sein d’une entreprise un peu particulière. Coopérer ? Oui mais comment ? Ils tâtonnent, comme chacun d’entre nous, artisans d’un mouvement collectif à réinventer.

Spectacle joyeux au cœur de la société, La coopérative raconte la complexité du chemin vers un autre modèle d’entreprise. “C’est drôle et touchant et les répliques font mouche” L’humanité.

“On perçoit les cadences des machines, le vent de la révolte (…) C’est enlevé, convaincant et surtout, surtout ça nourrit nos espoirs de citoyens.” La Marseillaise

Suivi de 4 apéros-rencontres.
Plus d’infos sur www.lepasdeloiseau.org

A 11h00 – Durée 1h10 – Du 4 au 26 juillet – Relâche les 13, 20 juillet

La compagnie « Le pas de l’oiseau » marche avec délicatesse dans un monde brutal. Elle voit, comme chacun, le ridicule qui ne tue toujours pas et le beau qui est toujours bien caché. Alors elle raconte le beau et s’amuse du ridicule…

27 mai 2015 – « La loi du marché » vient de sortir au cinéma

La loi du marché

En compétition officielle à Cannes, « La Loi du marché », de Stéphane Brizé, avec Vincent Lindon, se penche sur le parcours d’un homme qui perd son travail.

C’est un film social à tout petit budget. Les acteurs et technicien sont payés pour la plupart au SMIC. Vincent Lindon a accepté de ne pas recevoir de salaire, il aura juste une petite participation en fonction des entrées en salle.

Il s’agit d’un film dur et sombre sur le monde du travail d’aujourd’hui. C’est l’histoire de quelqu’un qui est au chômage pendant un certain temps. Ensuite, il trouve un job d’agent de sécurité qui va le mettre face à un problème moral. En effet, le réalisateur avait envie de mettre Vincent face à certaines situations morales. Accepter qu’une caissière soit virée juste parce qu’elle a récupéré des bons de réduction ? C’est un peu se demander ce qu’on ferait en cas de guerre. Y aller ou pas ? Pareil dans cet hypermarché. On élimine les gens, coûte que coûte, à la moindre petite faute.

Ce film aurait pu s’appeler « la loi du supermarché » où des caméras (partout) filment les moindres faits et gestes des clients mais également des salariés. Brizé filme la solitude, des hommes pions qui subissent, se taisent, détournent les yeux, sans espoir et sans perspective.

Pour visionner la bande-annonce, CLIQUER ICI

20 avril 2015 – Capital santé – Quand le patient devient client

Capital santé - Quand le patient devient client

Essai : Capital santé. Quand le patient devient client
Auteur : Philippe Batifoulier
Éditions La Découverte, 2014

Selon le baromètre Domplus BVA publié par le Figaro, la santé devient la préoccupation n°1 des Français devant même leur situation financière et l’emploi. L’enquête précise que 8 sur 10 d’entre eux s’en inquiètent, qu’il s’agisse des conséquences d’une maladie, des dépenses nécessaires pour rester en bonne forme ou du niveau de remboursement des soins. Capital santé, l’ouvrage que vient de publier Philippe Batifoulier, maître de conférence à l’université de Paris Ouest Nanterre la Défense et membre du collectif des économistes atterrés, permet de comprendre l’ampleur prise par ces préoccupations.

Il résume lui-même ainsi la trame de son analyse : « Le système français de protection maladie dépérit lentement mais sûrement. En se retournant contre le patient, il satisfait les intérêts du capitalisme sanitaire et de la médecine à identité libérale, conduit au développement d’un nouveau modèle et de son cortège d’inégalités, sans pour autant être plus efficace dans la maîtrise des dépenses ni améliorer la qualité des soins ».

Soulignant la contradiction originelle d’un système de soins socialisé, mais largement ouvert aux intérêts privés (médecine libérale, laboratoires pharmaceutiques, hospitalisation privée), il décrit de manière concrète les divers mécanismes de la pénétration du capital dans le secteur.

Pour Batifoulier, la nature même des soins et la relation médecin malade doit être transformée en profondeur pour permettre la pénétration du capitalisme sanitaire : « pour instituer le marché », il est nécessaire « d’inciter patients comme médecins à se conduire comme des acteurs marchands », ce qui n’est en rien « naturel »…

Enfin, loin de se clore sur un constat fataliste, l’ouvrage se conclut sur une ouverture militante : l’appel à « l’insurrection du patient » pour se rapproprier une Sécurité sociale remboursant les soins à 100 %, pour reconquérir le médicament, les stratégies de santé, l’hôpital public et le système de soins sur le territoire. « Des alternatives politiques sont possibles à condition de considérer que le destin du système de santé n’est pas déjà écrit. »

Une perspective qui est aussi la nôtre !

3 mars 2015 – Elections départementales des 22 et 29 mars 2015 : quel est le rôle du département ?

Quel est le rôle du département

Certains collègues nous demandent quelles sont les compétences du département et à quoi vont servir ces élections.

Les 22 et 29 mars 2015, vous voterez pour élire vos représentants à l’assemblée du conseil départemental des Alpes de Haute Provence. Des conseillers départementaux seront élus pour 6 ans.

Le département, c’est d’abord un service public de proximité

Le département intervient sur :

– L’aide sociale
– La protection de l’enfance (protection maternelle et infantile, assistants familiaux, maisons d’enfants à caractère social, adoption, soutien aux familles en difficulté financière)
– L’insertion des personnes en difficulté, le RSA
– L’aide aux personnes handicapées (politiques d’hébergement et d’insertion sociale, prestation de compensation du handicap)
– L’aide aux personnes âgées (création et gestion de maisons de retraite, politique de maintien des personnes âgées à domicile, allocation personnalisée d’autonomie)
– La gestion des routes départementales
– Les transports routiers non urbains dont transports scolaires par autocar (hors communauté d’agglomération)
– Les collèges (construction, entretien et équipement + personnels TOS)
– La culture (archives, bibliothèques de prêt, patrimoine architectural, musées)
– Le développement local : aides aux associations et aux communes
– Le tourisme
– Les aides directes ou indirectes au développement économique (facultatif)
– Le financement des sapeurs-pompiers (SDIS)
– Le fonds de solidarité pour le logement (FSL)

25 février 2015 – Attaque contre la bourse du travail d’Aubagne : un véritable coup de force contre la démocratie sociale et la liberté d’expression !

Attaque contre la bourse du travail d'Aubagne

Plus de 200 personnes se sont rassemblées le 19 février 2015 devant la Mairie d’Aubagne pour défendre la bourse su travail.

Ci-dessous, l’intervention d’une collègue déterminée qui a introduit le rassemblement :

« Le 11 janvier dernier, le peuple de France se levait pour défendre la liberté d’expression.

Pour défendre le droit individuel et collectif, d’exprimer des idées sans représailles de qui que ce soit.

Un droit qui comprend de fait, la liberté de se réunir, d’échanger, d’avoir accès à l’éducation, à la culture, de s’organiser et de défendre ses points de vue.

Un droit que la majorité municipale UMP, UDI se gargarisait de défendre et de porter à Aubagne.
Mais les faits sont tout autres:
-Suppression des subventions municipales, à certaines associations et aux organisations syndicales …
-Suppression du représentant CGT au Conseil d’Administration du CCAS…
-Réduction des moyens humains et financiers, des services de la ville …
-Passivité totale face à la fermeture des services publics de proximité comme les accueils CAF, sécu, EDF…
Et maintenant suppression du bail de la Bourse du travail d’Aubagne et d’un poste de travail, sans proposition de nouveaux locaux …

Ces mesures ne visent qu’à chasser toute une classe sociale d’aubagne et à museler son droit d’expression et la contestation.

Il est nécessaire de rappeler à Monsieur le Maire, que les bourses du travail de notre pays, comme celle d’aubagne, ne sont pas un privilège issu d’une simple faveur politique de tel ou tel municipalité.

Les bourses du travail sont des monuments érigés par la volonté des travailleurs de défendre leur droit, et de s’organiser pour cela. Elles sont inscrites dans le paysage de notre société, de notre ville, comme un élément charnière de la cohésion sociale.

Notre Bourse du travail est l’outil qui a permis et permet encore aujourd’hui l’éducation populaire, la formation professionnelle, l’accès aux loisirs, à la culture, à la connaissance du droit du travail, pour se défendre syndicalement et avec le conseil des prud’hommes…

Tous les salariés d’aubagne et sa région convergent vers la bourse du travail pour faire appliquer et améliorer leur droit. C’est souvent la maison du droit et l’inspection du travail, elles-mêmes, qui les orientent vers la bourse.

La bourse du travail est un lieu qui répond à un besoin de toute la population aubagnaise et des communes voisines. Elle est notre bien commun et d’intérêt public !

Son rôle pour l’intérêt général existe par l’action syndicale et associative que mènent les organisations qui l’utilisent.

Les syndicats cgt, réunis dans l’union locale depuis plus de 90 ans, les syndicats cgt des retraités, le syndicat fsu, les associations LSR et forces et bontés œuvrent au quotidien pour développer et améliorer les conditions de travail, les salaires, les pensions, les services publics, pour que nos entreprises et emplois se pérennisent et contribuent au développement économique de notre territoire !

Ces organisations sont pour certains habitants et travailleurs le seuls lien social qu’il leurs reste ! Elles sont aussi les seules à agir pour défendre leurs intérêts !

En supprimant les moyens de fonctionnement de la bourse du travail c’est tout cela que la droite aubagnaise tente d’affaiblir !
Leur gestion municipale va à l’encontre de l’intérêt général et ils essaient sous couvert de l’austérité budgétaire de bâillonner tous ceux qui souhaitent éclairer les consciences et porter d’autre choix.

Comme nous l’avons écrit à plusieurs reprises à Monsieur le Maire, ceci est un positionnement de classe, qui contrairement à ses dires de campagne, ne fait pas de lui le maire de tous les aubagnais.
A ce jour la municipalité n’a donné aucune suite à nos courriers faisant, la sourde oreille face, à nos propositions pour que la Bourse du travail perdure à Aubagne.
Et aujourd’hui ils refusent de nous recevoir !

Les Bourses du travail ont pour vocation d’héberger les organisations syndicales qui en sont à l’origine. Leur fondement et mission impliquent la participation municipale, comme en Arles, à Marseille ou à Aix en Provence. Revenir sur ces droits c’est nier le concept même des Bourses du travail et notre histoire.

Car L’histoire d’Aubagne n’est pas uniquement celle de Pagnol. Elle est aussi celle de tous les travailleurs qui par leurs luttes ont conquis des droits nouveaux et ont contribué à améliorer l’existence de notre peuple. Elle est aussi celle des militants syndicaux qui ont résistés et libéré notre pays. Elle est aussi celle des hommes et des femmes qui tous les jours se lèvent, travaillent et luttent pour créer les richesses.
La Bourse du travail est le symbole de cette mémoire ouvrière !

Remettre en cause ses locaux, c’est remettre en cause notre passé commun, c’est remettre en cause les droits acquis par les salariés de s’organiser, de se syndiquer et de s’exprimer !

Depuis 1925, date de création de la Bourse du travail d’Aubagne, aucun des différents courants politique ayant exercé leur mandat à la Mairie ne se sont permis de telles attaques !

Nous ne laisserons pas la majorité municipale agir en toute impunité !
S’ils nous veulent à genoux ils nous trouveront debout et devant eux et cela à chaque échéance municipale !

Nous étions là avant eux, nous serons là après eux !
La bourse du travail et ses organisations resteront et continuerons d’agir à Aubagne !
Votre présence en est la démonstration, Nous ne lâcherons rien ! »

19 février 2015 – Contre la loi santé : alors on fait quoi ? – Interview de Delphine Girard, secrétaire générale USD CGT Santé et Action Sociale des Alpes Maritimes (06)

« Sur la question de la loi Santé, quelques voix s’élèvent pour proposer des amendements plutôt qu’un rejet complet de cette loi. Cela nous parait très compliqué de ne pas être contre cette loi qui va en contradiction complète avec notre volonté d’un grand service public, dans sa philosophie, comme dans ses aspects techniques, tout est fait dans ce projet pour favoriser le développement du privé. Après, cela n’empêche pas un travail, des initiatives auprès des député(e)s sur certains points en particulier, comme cela a pu être fait avec succès au sujet du « secret des affaires » que voulait introduire la loi Macron. Ce qu’on peut faire avancer, faisons le avancer, cela ne nous empêche pas d’être globalement contre une loi qui va à l’encontre de nos propositions.

Il y a un 4 pages très bien fait, sur la loi santé, pour le consulter, CLIQUER ICI

Par contre, nous avons du mal à avoir des expressions sur l’activité privée. Pourtant, nous en avons besoin afin que les salarié(e)s du privé se reconnaissent aussi dans les revendications que l’on porte. On peut parler des difficultés d’accès conditionnées à la solvabilité des patient(e)s devenus client(e)s, des conditions de travail, de l’exploitation maximale que l’on trouve dans le secteur lucratif, de la rémunération des actionnaires. Il nous faut aussi remettre en avant une orientation prise au 9ème congrès fédéral, par laquelle nous refusons la présence du lucratif dans le secteur sanitaire : la sécurité sociale ne doit pas servir à rémunérer des actionnaires.

Nous sommes favorables à une grande journée de mobilisation dans toutes les ARS (Agences régionales de santé) en France comme proposé lors du CNF des 5 et 6 février 2015, mais il nous faut aller plus loin, réfléchir sur la façon de travailler un processus de mobilisation sur un plus long terme. Il nous faut davantage faire le lien entre le local et le national, le national et les questions européennes. Il faut faire le lien avec le TAFTA (le traité transatlantique) également qui veut remettre en cause toutes les normes du travail, environnementales etc…

Faire le lien aussi entre les mobilisation professionnelles et interprofessionnelles qui ne doivent pas venir s’opposer mais se compléter, dans ce processus global et pour cela il nous faut rendre visible le lien qui existe entre les mobilisations des Cheminots, d’EDF, du commerce, de la santé…
Ce n’est pas forcément tous, toujours ensemble le même jour, mais il faut qu’on crée un lien entre les mobilisations. Cela demande de mettre en place un véritable calendrier qui lie les appels à mobilisation, les initiatives de débats, de consultations, avec un axe fort qui est le cout du capital et la place du travail. C’est cela qui doit nous réunir tous. Nous devons réfléchir, au niveau national et en territoires, à quelles initiatives nous prenons afin de travailler en coopération avec les autres professions.

Une autre question se pose aujourd’hui, devant le manque de prise en compte, les dénis de démocratie, les choix anti sociaux du gouvernement et du patronat, celle de notre participation aux négociations et aux IRP. La CGT n’a jamais fait la politique de la chaise vide, on fait tout pour continuer le débat. Mais force est de constater que l’été dernier, malheureusement, la CGT a été contrainte de quitter la table des négociations nationales, c’est une idée qui revient de plus en plus aussi localement : les camarades en ont « marre » de siéger dans des instances ou le point de vue des salarié(e)s n’est pas pris en compte, ou les représentant(e)s eux mêmes sont de moins en mois respecté(e)s. Le sentiment que l’on veut nous « occuper » en multipliant les réunions stériles se développe. C’est aussi un moyen de dénoncer le déni de démocratie et ce qui peut se dire dans les instances.

Nous avons besoin de clarifier dans nos établissements et entreprises ce qu’on met au débat avec les salarié(e)s. Il nous faut aussi harmoniser ce que l’on porte dans nos instances CTE, les CE afin de coordonner nos revendications. Car les directeurs, eux sont plutôt bien coordonnés.

Soyons ambitieux et recherchons l’efficacité ! »

11 février 2015 – « White Trash » de John King : descente aux enfers dans la société britannique

White Trash de John King

Dans une banlieue déshéritée de Londres, Ruby, infirmière, croise la route de Mr Jeffreys, chargé de rationaliser les coûts dans l’hôpital où elle travaille. Pétrie de bonté et de compassion, Ruby ne voit de mal nulle part, et se dévoue corps et âme à ses patients. Quant à Mr Jeffreys, du haut de la tour d’ivoire que constitue la chambre d’hôtel où il dort pendant le temps de sa mission, il incarne l’idéal du néo-conservateur qui estime que le système de l’Etat providence a fait son temps. Les tréfonds de son âme cachent cependant de bien noirs secrets…

White Trash ne se laisse pas apprivoiser facilement. White Trash est un livre âpre, rude, qui se mérite. Parce que la langue de John King se refuse à la facilité, se dérobe à un trop grand confort pour le lecteur. Deux points de vue s’alternent au fur et à mesure des chapitres : celui de Ruby, la jeune infirmière pleine de compassion, inconsolable lorsque l’un des patients avec lequel elle a tissé des liens meurt, et qui, le soir, sort en boîte avec ses amis, fume des joints et se couche aux petites heures du matin. C’est avec elle que commence le roman, et à travers ses yeux, King nous plonge dans une longue séquence aux phrases interminables et à la ponctuation rare, d’apposition en apposition. Une formidable plongée dans la conscience de son personnage, qui trouble le lecteur dès les premières pages.