16 mai 2020 – Crises en cours – Rencontre du 11 mai avec le Préfet – Et mobilisations en cours et à venir

>> 1) CONCERNANT LA REUNION DE MARDI AVEC LE PREFET

Depuis le début de la crise, on est matraqué d’informations qui sont en fait des mots d’ordre. Ce n’est pas un phénomène nouveau mais il est particulièrement mis en lumière depuis quelques semaines. Le pouvoir en place et ses relais institutionnels ou médiatiques demandent deux choses :
– soit qu’on y croit
– soit qu’on fasse semblant d’y croire

Un des mots d’ordre utilisés à répétition est le fait que « moins de libertés conduit à plus de sécurité ». Alors que sur le terrain, on se rend compte que ce n’est pas le cas. Alors oui, peut être que moins de libertés conduit à un sentiment de sécurité pour certains. Mais le sentiment de sécurité n’est absolument pas la sécurité. On l’a vu pendant les attentats de Nice qui étaient la ville la plus vidéo-surveillée de France. Les caméras ont simplement permis de filmer l’horreur mais n’ont rien empêché.

Un autre mot d’ordre de la période est « Tous ensemble dans une unité nationale ».

Mardi 12 mai, nous avons eu une réunion téléphonée, avec Le Préfet des Alpes de Haute Provence et la directrice de la DIRECCTE, où étaient présents pour la CGT le secrétaire général de l’Union Départementale Sylvain Moretti et Cédric Volait (CGT Santé 04 et PACA), et c’est exactement ce que nous avons constaté. Il y avait un message régulier qui revenait souvent : « Tous unis, tous ensemble, nous allons gagner ce combat contre le virus. Et pour cela, il va falloir que chaque partenaire social fasse un effort en évitant au maximum les tensions et en évitant au maximum les contentieux ». Et ensuite, il y aura probablement le mot d’ordre « Tous unis dans le combat contre les difficultés financières des entreprises »… mais ça commence déjà.

Et on avait l’impression que de nombreuses organisations présentes (représentant le patronat ou représentant les salariés) étaient dans ce jeu là, c’est à dire soit d’y croire soit de faire semblant d’y croire.

Pour la CGT, nous étions dans la position inverse. C’est à dire : sortir des mots d’ordre complètement déconnectés des réalités de terrain et donc mettre en place une contre-information.

Mais ensuite, on voit que ces contre-informations ne sont pas suffisantes. Il faut transformer cette contre-information en acte de résistance puis de nouvelles conquêtes sociales. Et cet acte passe par l’organisation de luttes pour gagner une société répondant enfin aux besoins des populations. Et donc, la question c’est comment on organise la lutte dans ce contexte où on essaie de nous cantonner à un rôle de service après-vente de mesures que nous n’avons pas choisies ou que nous combattons.

Nous avons besoin de nous appuyer sur nos outils habituels mais également nous appuyer sur toutes les crispations, toutes les frustrations ou indignations accumulés depuis le début de la crise.

On voit très bien quand on creuse : derrière chaque mot d’ordre, c’est très creux, c’est très vide. C’est ce qu’on a dit à la préfecture mardi. Il y a une communication gouvernementale complètement déconnectée de la réalité de terrain :

– On nous dit qu’on peut reprendre l’école que tout va bien alors qu’on fait du bricolage et que ça ne va pas du tout. Il aurait fallu préparer la rentrée de septembre. La reprise nous semble prématurée et génère de nombreuses difficultés. Pour la CGT, la priorité est de mettre en sécurité l’ensemble des enfants et l’ensemble des personnels.

– On nous dit qu’on a le choix entre reprendre le travail ou pas alors que les conditions du chômage partiel vont être fortement dégradées à partir du 1er juin. Donc, c’est un faux choix, c’est une fausse liberté.

– On annonce des aides pour les TPE. Quand on discute avec nos contacts dans les TPE, ils se demandent où elles sont passées car ils n’ont rien vu.

– On nous explique depuis plusieurs semaines que le Covid est reconnu en maladie professionnelle, mais il n’y a aucun texte qui en définit les modalités. A cette réunion, certaines organisations syndicales et patronales se réjouissaient de cette mesure et en demandaient certaines extensions. La CGT a expliqué qu’on se réjouit de rien du tout. On ne peut pas demander une extension de quelque chose qui n’existe pas. A ce jour, aucun texte n’a été publié ajoutant le Covid-19 à la liste des pathologies pouvant être reconnues en maladie professionnelle. Nous avons rappelé qu’il est urgent que sorte ce texte mais également qu’ils soient applicables à l’ensemble des salariés. On ne va pas se disputer pour voir quel secteur doit être ajouté ou pas. Ce sont l’ensemble des salariés de l’ensemble des secteurs qui doivent être reconnus.

– Le protocole national de déconfinement prévoit certaines modalités, comme sur la question des masques. Pour la CGT, la question de la gratuité des masques est essentielle dans la période et nous avons réitérer notre demande au Préfet. L’Etat doit permettre d’éviter la mise en concurrence entre entreprises de cette gestion des masques comme entre collectivités.

– Nous avons alerté une fois de plus sur la situation catastrophique des EHPAD et sur la façon dont sont traités nos aînés en 2020 mais également dont sont traités les personnels qui sont censés les prendre en charge. Nous avons rappelé la nécessité d’un dépistage systématique, pour toutes et tous, et pas seulement quand il y a cas avéré de Covid-19. Nous avons rappelé qu’aucune discrimination liée à l’âge ne peut être tolérée en ce qui ce qui concerne l’hospitalisation des personnes âgées.

– Ensuite, concernant la prime pour les hospitaliers annoncée depuis deux mois. On ne répond pas aux revendications des personnels en matière d’effectifs, de salaires et de conditions de travail, en apportant comme réponse une prime qui sera probablement une usine à gaz apportant discriminations et incompréhensions. A ce sujet d’ailleurs le décret sur la prime est sorti ce matin et confirme nos inquiétudes ( Pour consulter le décret : CLIQUER ICI )

– Une organisation syndicale est intervenue en expliquant que ce qui l’inquiétait le plus c’était la fracture numérique. Nous, nous sommes intervenus en expliquant que ce qui nous inquiétait particulièrement c’est la fracture sociale et l’évolution actuelle de notre société notamment en termes de casse du droit du travail ainsi que de casse des libertés individuelles et collectives.

– Certaines organisations sont intervenues par rapport à l’accélération de la mise en place du télétravail, ont demandé un maintien de cette évolution après la crise et ont expliqué que cela offrait plus de libertés. Nous sommes intervenus pour expliquer que ce n’est pas forcément plus de libertés (on en gagne d’un côté, on en perd d’un autre) et qu’il fallait se poser les bonnes questions : quels sont les objectifs recherchés ? Le cadre est-il assez protecteur et sécurisé pour les salariés ? Quels sont les points de vigilances ou les risques de dérives, et comment on y répond ? De nombreuses évolutions vont très vite en utilisant des nouvelles technologies mais derrière il manque des cadres protecteurs, il manque des débats publics sur ces nouvelles questions et il y a des flous juridiques à combler.

– Ensuite, nous avons demandé la fin de cet état d’urgence sanitaire, la fin de cette casse du code du travail. Et nous avons rappelé la situation de 2015 où les mesures d’état d’urgence provisoire avaient été renouvelées plusieurs fois afin d’être entrées dans le droit commun, puis ensuite ont été détournées de leur objectif initial. Et avec ce gouvernement nous sommes particulièrement inquiets.

– Nous devons continuer à mettre la pression comme sur la mise en place des « brigades d’anges gardiens ». Là, le Conseil d’Etat vient d’annuler certaines dispositions. Maintenant, il faudrait aller vers l’annulation totale de cette mesure qui prend la forme d’un contrôle social des populations.

– Pour conclure, nous avons rappelé que toutes nos revendications d’avant crise (effectifs, rémunérations, conditions de travail, services publics, protection sociale, démocratie…) sont plus que jamais d’actualité, puisque la crise actuelle les a rendu encore plus légitimes, davantage de citoyens ont compris qu’elles étaient indispensables, et qu’il y a urgence à y répondre.

>> 2) CONCERNANT LA LUTTE AUX URGENCES DE SISTERON ET LE RASSEMBLEMENT DU 18 MAI

Nous sommes dans une phase de préparation afin d’organiser au mieux une reprise progressive de notre activité revendicative. Nous travaillons notamment sur des propositions concrètes pour l’après. Nous travaillons sur de nombreuses problématiques induites par la gestion catastrophique de la crise. Cependant nous ferons le nécessaire pour soutenir au mieux les luttes en cours.

Ainsi, dans ce cadre, nous serons présents lundi soir (18 mai) à 20h00 devant les urgences de Sisteron pour continuer d’exiger la réouverture des urgences 24h/24 et 7 jours/7.

>> 3) ACTIONS A VENIR

– Une action initiée par la CGT Santé et Action Sociale PACA est en préparation. Elle sera déclinée dans les différents départements de la région… Ce sera le mardi 26 mai. Nous invitons toutes les forces progressistes à y participer. Nous apporterons des précisions dans les prochains jours sur les modalités exactes.
Car c’est maintenant que des décisions doivent être prises pour soutenir et développer le système de santé et les salariés qui y travaillent !

– Une journée nationale devrait être organisée mi-juin, probablement le mardi 16 juin (date à confirmer).

– Une autre journée nationale devrait être organisée mi-juillet, probablement le 14 juillet, où E. Macron veut remettre des médailles aux soignants… Annonce qui ne fait qu’amplifier la colère des hospitaliers comme le fossé qui se creuse entre un pouvoir politique et un peuple.

Bon courage, Bon week-end et bonnes luttes !

>> Pour voir l’article paru dans le magazine « Viva » ainsi que sur leur site Internet lundi 11 mai : CLIQUER ICI

>> Ci-joint l’article du journal « Le Dauphiné Libéré » d’hier matin :
Article Le Dauphiné du 15 mai 2020

8 mai 2020 – Covid-19, monde d’après : Du travail « hors les murs » aux libertés envolées

Société de contrôle et monde d'après

Travail « hors les murs », télémédecine, télétravail, télésurveillance, fin des examens et contrôle continu, primes individualisées, salaire individualisé, bridage d’anges gardiens, restrictions des libertés individuelles… sont quelques unes des problématiques abordées dans cette note en les mettant en lien et en montrant qu’elles font toutes partie d’un même processus que la crise sanitaire actuelle ne fait qu’accélérer.

>> Ci-joint la note de la coordination régionale CGT Santé et Action Sociale PACA du 7 mai 2020 intitulée « Covid-19, monde d’après : Du travail « hors les murs » aux libertés envolées » : CLIQUER ICI

Bonne lecture et bon courage !!!

7 mai 2020 – Covid-19 -A partir de quel âge, on les laisse mourir ?

► Voici quelques articles ou interviews suite à la diffusion de notre lettre ouverte pour alerter sur la situation des EHPAD dans la région :

>> Ci-joint l’article paru dans le quotidien national Hospimedia « La CGT alerte sur la situation catastrophique des EHPAD en PACA » : CLIQUER ICI

>> Ci-joint l’article paru dans La Marseillaise : « La CGT santé et action sociale PACA interpelle le préfet de région et l’ARS » : Article EHPAD CGT PACA La Marseillaise le 25 avril 2020

>> Pour voir l’interview de DICI TV – « Covid-19 : la CGT alerte l’Ars et le préfet de région sur la situation dans les Ehpad », cliquer ci-dessous :

>> Le Dauphiné Libéré – « Ehpad : la CGT tire la sonnette d’alarme » : CLIQUER ICI

>> Le Dauphiné Libéré – CGT Santé Paca : « On est une des régions de France qui a le plus d’Ehpad, on est inquiets » : CLIQUER ICI

>> Ci-joint la lettre ouverte que nous avons adressée au Préfet de Région et au DG de l’ARS PACA : CLIQUER ICI

24 avril 2020 – Coronavirus – La grande débrouille, les EHPAD et les dérives autoritaires

«La grande débrouille » ce sont les premiers mots qui nous viennent au moment de commencer à rédiger ce message.

Chacun semble livré à lui-même, avec son manque de tests, son manque de masques, manque de consignes claires et cohérentes, manque de perspectives… comme avec ses doutes, ses peurs et les impacts du virus sur sa vie professionnelle et personnelle. A chacun de se débrouiller avec ses horaires à n’en plus finir… 12h00 par jour pour certains… 60h00 par semaine pour d’autres… On voit aussi des établissements où des agents travaillent avec des patients atteints de Covid et ensuite qui sont affectés en gériatrie avec des patients très fragiles. C’est totalement irresponsable de la part des directions qui agissent ainsi !

On voit de plus en plus de personnels épuisés, en situation de stress post-traumatique alors que nous ne sommes pas à la fin de la crise, et que le bricolage du déconfinement au 11 mai pourrait entrainer une seconde vague bien plus percutante.

Une fois contaminé, là encore c’est le système D ! Olivier Véran a annoncé ces derniers jours que les soignants, public et privé, allaient être reconnus en maladie professionnelle. Sur le terrain, c’est beaucoup plus compliqué que cela. En cas de contamination, il faut absolument que les personnels se déclarent immédiatement en accident de travail, dans l’attente que le gouvernement clarifie la situation et que des textes sortent.

Parallèlement aux écrits des agents sur leur AT/MP, il serait intéressant que les syndicats fassent également des écrits sur le manque de matériel de protection (et les dysfonctionnements constatés) qui pourront être mis en lien ensuite avec les demandes d’AT/MP. Et l’agent pourra mieux mettre en avant le fait que sa contamination est certainement due à un manque de matériel mis à disposition.

Ensuite le système D est à mettre en lien avec la précarité des agents. De nombreux personnels se retrouvent en grande difficulté financière car ils sont en attente de décisions (Commission de réforme, comité médical…). Ils sont sans salaire ou en demi-salaire alors que les commissions ne se réunissent pas à cause du Covid. Là encore, il nous faut demander que leur salaire soit maintenu en attente de décisions. Il n’est pas acceptable qu’ils soient pénalisés à cause d’une situation dont ils ne sont pas responsables.

Dans ce contexte difficile, il y a un grand absent, semble-t-il, c’est la médecine de travail ? De très nombreux syndicats et personnels nous indiquent qu’elle brille par son absence dans leur établissement alors qu’on n’a jamais eu autant besoin d’elle. C’est un point qui revient à plusieurs reprises à chacune de nos réunions depuis le début de la crise. Les autres régions connaissent la même problématique.

Et que dire du matériel qui n’est pas aux normes. Dans certains établissements, on donne aux agents du matériel de protection non conforme, non homologué, qui tient mal… C’est vraiment « la grande débrouille » !

Au-delà des problématiques de matériel ou de conditions de travail, il y a deux problématiques qui nous interpellent particulièrement :
1) C’est la situation des EHPAD et du traitement des personnes âgées en 2020 (et pas seulement au regard de cette crise)
2) Ensuite c’est l’évolution de notre société vers un régime totalitaire où se greffent de nombreuses caractéristiques des régimes fascistes

Sur la première problématique, il y a une activité importante de la CGT, comme en témoigne le courrier en pièce jointe sur la situation catastrophique dans les EHPAD. Par contre sur le second sujet, nous avons besoin de renforcer nos analyses comme nos stratégies car les choses évoluent très vite mais pas dans le bon sens (le tract de l’USD CGT Santé 13 de ce jour en pièce jointe pose certaines questions qu’il nous faut approfondir).

Dans les prochains jours, nous continuerons à répondre aux nombreuses sollicitations des personnels en termes de matériel, conditions de travail, sécurité, respect des droits, rémunérations… Mais nous continuerons aussi notre travail de préparation pour « l’après ». Pour ne pas que la solidarité d’avant se transforme en charité d’après, et pour faire en sorte que la conscientisation d’avant devienne la riposte d’après ! Pour la dignité et pour gagner !

>> Ci-joint la lettre ouverte de la CGT PACA alertant sur la situation dans les EHPAD adressée hier matin au Préfet de région ainsi qu’au Directeur Général de l’ARS PACA : CLIQUER ICI

>> Ci-joint un tableau d’hier faisant le point sur la situation des cas de Covid dans la région : CLIQUER ICI

>> Ci-joint le tract de l’USD CGT Santé 13 d’hier intitulé « Non, nous ne sommes pas en guerre ! » : CLIQUER ICI

>> Ci-joint un article du journal « Le Dauphiné libéré » paru hier matin intitulé « Santé : la CGT promet un déconfinement musclé » :
CLIQUER ICI

>> Ci-joint un reportage du magazine national « Society », qui parait deux fois par mois intitulé « Le Coronavirus est un liquide, l’hôpital une bouteille qui doit le contenir… Et les Alpes de Haute Provence ont une toute petite bouteille » : CLIQUER ICI

18 avril 2020 – Crise sanitaire – Expression suite aux annonces de Macron, Véran et Darmanin (prime Covid, EHPAD…)

Macron LREM bricolage

Pour la région PACA, les chiffres actualisés au vendredi 17 avril sont les suivants :
1901 personnes positives au Covid-19 sont hospitalisées
379 personnes sont en réanimation
448 personnes testées positives au Covid-19 sont décédées

Pour les Alpes de Haute Provence (04) :
Hospitalisation : 34
Réanimation : 3
Décès : 6

Pour les Hautes Alpes (05) :
Hospitalisation : 42
Réanimation : 11
Décès : 5

Pour les Alpes Maritimes (06) :
Hospitalisation : 263
Réanimation : 58
Décès : 95

Pour les Bouches-du-Rhône (13) :
Hospitalisation : 1181
Réanimation : 246
Décès : 239

Pour le Var (83) :
Hospitalisation : 316
Réanimation : 44
Décès : 80

Pour le Vaucluse (84) :
Hospitalisation : 65
Réanimation : 17
Décès : 23

>> Pour consulter la note de la coordination régionale CGT Santé et Action Sociale PACA du 16 avril 2020 « Suite aux annonces de Macron, Véran et Darmanin » : CLIQUER ICI

Bon week-end
Et bon courage !

12 avril 2020 – Note de la Coordination Régionale CGT Santé PACA : Coronavirus, Liberté, Egalité et Fraternité

Coronavirus, liberté, égalité et fraternité

Bonjour,
Selon les chiffres de l’ARS PACA, du début de semaine, même si les cas sont moins élevés que d’autres régions, l’épidémie continue de progresser régionalement :
1 655 personnes sont hospitalisées pour une infection Covid
418 personnes sont en réanimation
178 personnes testées Covid+ sont décédées.

Dans le 04, la principale actualité de cette fin de semaine ce sont les cas de contamination au sein de l’EHPAD de Banon qui contient 42 résidents.
3 résidents de Banon ont été hospitalisés hier à l’hôpital de Manosque.
4 autres résidents testés positifs sont restés au sein de l’EHPAD en confinement complet.
1 personnel testé positif.
Tout le monde a été testé (personnels et résidents) mais il risque d’y avoir d’autres cas, car la période d’incubation se situe entre 3 et 14 jours environ.

Au delà des chiffres, dans cette période de crise sanitaire, des changements importants se mettent en place, d’autres se préparent. C’est pourquoi nous devons faire en sorte que notre détention physique du moment ne se double pas d’une détention intellectuelle et politique.

>> Ci-joint la nouvelle note de la coordination régionale CGT Santé et Action Sociale PACA du 10 avril 2020 intitulée « Coronavirus, liberté, égalité et fraternité » : CLIQUER ICI

Bon week-end,
Et bon courage !!!

30 mars 2020 – La CGT Santé remet les pendules à l’heure avec la députée Domeizel (en marche arrière)

Il y a pile deux ans, nous avons rencontré les députés afin de les alerter sur la situation catastrophique des hôpitaux et des EHPAD mais également pour exiger un changement de cap dans leur politique. Les mêmes qui aujourd’hui sortent dans les médias avec la larme à l’œil, et s’étonnent de la situation, ont fait à l’époque preuve d’un cynisme inacceptable. Un entretien qui nous a particulièrement choqué est celui avec la Députée Domeizel (LREM) et qui ne s’est pas très bien terminé d’ailleurs.

Ci-joint la vidéo que nous avons réalisé à la sortie de ce RDV et qui est plus que jamais d’actualité (cliquer sur ce lien) :

29 mars 2020 – Crise sanitaire – Le conseil du jour – Attention aux écrits

1246. L'importance des écrits

Il est très important dans cette période trouble, de perte de repères, d’avoir des écrits pour se protéger aujourd’hui mais également pour préparer l’après. Il faut être vigilant dans ce qui est fait, dans ce qu’on nous impose, dans ce qu’on nous demande et dans ce qu’on nous promet…

Comme on dit « les écrits restent, les paroles s’envolent »… il y a un autre adage à prendre en compte : « les promesses n’engagent que ceux qui y croient ». Donc c’est important dans la période d’avoir un maximum d’écrits. Pour prendre un exemple concret : le gouvernement a dit il y a quelques jours « le jour de carence dans le public et dans le privé est suspendu »… mais aujourd’hui on n’a aucun écrit, aucun texte qui confirme que c’est suspendu. On voit des pratiques différentes selon les établissements. La plupart des établissements continuent à l’appliquer, d’autres l’ont suspendu. Pour l’instant cela reste à l’état de promesse. L’oral n’a aucune valeur.

Ensuite, on nous dit tous les personnels qui sont atteints de Covid-19 auront une requalification en maladie professionnelle. Là encore, on nous dit cela mais il n’y a aucun texte qui le précise. Et en plus, il y a beaucoup de travailleurs qui ne peuvent pas faire de tests aujourd’hui. Donc on attend des écrits pour nous le confirmer mais il nous faut aussi des écrits quand les tests sont refusés. Ça ne pourra pas être requalifié en maladie professionnelle s’il n’y a pas de test. Il faut quand même le prouver. Il faut bien avoir à l’esprit que nous avons en face de nous des personnes qui travestissent à longueur de journée le sens des mots et pour qui la politique est un marché comme les autres (un marché des promesses et des opportunités).

On voit beaucoup de situations insolites où certains cadres de santé, appliquant les directives de directions, qui eux mêmes appliquent peut être les directives des ARS, donnent des directives dans certains établissements complètement insolites et dangereuses. Exemple : « Si vous êtes atteints de Coronavirus, vous rentrez chez vous, vous vous reposez 2 jours et vous revenez travailler ». Là encore, il faut un écrit. Il faut exiger d’avoir un écrit et il faut aussi que les personnels fassent des écrits.

Ce qu’on voit aussi dans des établissements ce sont des notes de services qui ne sont pas signées alors qu’habituellement elles sont signées, on sait qui la signe et qui donne la directive. Et là comme par hasard, dans la période actuelle où on voit tout et n’importe quoi, on voit des notes non signées, on ne sait pas qui l’a fait. Dans ce cas, l’écrit ne suffit pas, il faut identifier le rédacteur de cette note. Car si cette note peut mettre en danger les agents, il faut identifier qui les met en danger.

Pour les alertes, c’est pareil, on voit de nombreux personnels faire des alertes orales. Non, il faut faire des alertes écrites ! Qu’il y ait des témoignages écrits également. Il faut que le CHSCT s’en saisisse quitte à faire des alertes tous les jours si nécessaire.

On voit actuellement des directions d’établissement mettre en place des temps de travail journalier en 12h00 pour certains ou l’ensemble des services. Il est précisé que c’est une mesure exceptionnelle qui durera le temps de la crise. Mais il faut des écrits ! Il faut que le CHSCT demande des précisions et que la période soit précisée dans le procès-verbal.

Dans certains établissements, ces derniers jours, des directions ont mis en place des plannings de 60h00 par semaine en s’appuyant sur l’état d’urgence sanitaire. C’est le retour au 19ème siècle ? Faites des alertes, faite des écrits ! Faites par exemple des courriers en prenant pour appui la réglementation européenne (il me semble que c’est une directive de 2003) qui stipule qu’au delà de 48h00 de travail par semaine sur 7 jours lissés, les personnels ne sont plus en capacité physique et mentale d’assurer la sécurité des patients. Et bien notifier dans ce courrier à la direction qu’elle sera responsable pour tout problème qui arriverait aux personnels ou aux patients.

On voit des EHPAD, où des directions disent aux personnels : « si le Covid entre dans l’EHPAD c’est de votre faute et de votre responsabilité » alors qu’ils ne sont même pas protégés. C’est scandaleux ! Là encore, il faut demander aux directions de le mettre par écrit.
Quand on nous oblige à ne pas porter de masques, de matériel, là encore il faut faire en sorte d’avoir une trace en posant la question par écrit afin d’avoir une réponse.
Dans la période, on voit des réunions informelles entre directions et syndicats sans compte-rendu. Non ! Il faut exiger des CHSCT afin d’avoir des procès-verbaux rédigés.

Dans cette période où les droits et la protection des travailleurs sont en « open bar », où les abus et les pratiques les plus insolites (inimaginables il y a quelques semaines) se développent, tous les écrits jouent un rôle très important. Car prochainement, il va falloir demander des comptes !

En espérant que ce conseil vous sera utile,
Bonne journée et bon courage !