23 juin 2019 – On va tout péter (demain soir sur Arte)

On va tout péter

Pendant plusieurs mois, en 2017, le réalisateur Lech Kowalski a capté le combat des salariés du sous-traitant automobile GM&S, dans la Creuse, pour sauvegarder l’entreprise et leurs emplois. Son film « On va tout péter », présenté à la quinzaine des réalisateurs à Cannes en mai dernier, retrace le coup de poing d’une révolte en marche. Le film sera diffusé sur Arte, le lundi 24 juin à 22h50.

Pour ceux qui louperaient le créneau, le film est disponible en replay et sur le site d’Arte pendant deux mois « pour faire péter l’audience » :
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Dans un contexte d’augmentation des restructurations, fermetures, externalisations de services des établissements de santé, comme de l’action sociale, cette question nous touche au plus près et de façon croissante. A surveiller de très prêt…

19 juin 2019 – La colère et les grèves dans les services d’urgences s’intensifient

Grèves hôpital service Urgences 2019

Il y a des grèves aujourd’hui dans les services d’urgences des hôpitaux du département qui s’amplifient, comme dans de très nombreux autres services en France, parce que nous n’avons plus les moyens aujourd’hui de travailler dans des conditions acceptables que ce soit pour les personnels ou pour les patients.

Des personnels en nombre insuffisant, des agressions, des patients qui attendent un lit pendant des heures parce qu’on a fermé trop de lits, un nombre de passages aux Urgences qui ne cesse d’augmenter, de nombreux dysfonctionnements qui ont provoqué un mouvement de colère tout à fait légitime chez les personnels. Aujourd’hui les personnels sont obligés de jouer à « Tétris » avec les brancards qui sont dans les couloirs dans des conditions indignes.

Aujourd’hui, les dysfonctionnements aux Urgences entrainent une accentuation de l’épuisement professionnel chez les personnels et une surmortalité chez les patients. De nombreuses études montrent que lorsque le patient n’est pas dans un lit dans un délai raisonnable après être passé aux urgences (une heure à une heure et demi après la décision du médecin), il y a une surmortalité (tous patients confondus) de 9%, et pour les patients les plus graves qui peut atteindre 30%. C’est pourquoi il y a de plus en plus de morts sur les brancards.

Une étude récente montre que 85% des médecins urgentistes sont en situation de pré-épuisement professionnel ou de véritable épuisement professionnel. Avec 50% qui pensent qu’ils ne continueront pas leur carrière au delà de 5 à 10 ans.

La situation est telle qu’il faut des mesures pour améliorer les conditions de travail à la fois pour les patients et pour les personnels.

Pour pouvoir travailler dans des conditions de sécurité, tant pour les personnels que pour les patients, l’association professionnelle Samu-Urgences de France a publié un référentiel en 2011 (avec tous les types d’emplois concernant les services des Urgences). Aujourd’hui, tous les services d’Urgences en grève se basent sur ce référentiel pour réclamer des effectifs supplémentaires.

Cet écrit n’a pas été élaboré par la CGT, mais son utilisation peut aider notre organisation à légitimer les revendications des personnels autant auprès des directions que des tutelles. Il ne s’agit pas « d’élucubrations maximalistes » de la CGT, mais bien des effectifs jugés comme absolument nécessaires pour pouvoir travailler dans des conditions de sécurité, tant pour les personnels que pour les patients pris en charge.

Face à la pression très importante la ministre Buzyn vient d’annoncer le déblocage de 70 millions d’euros.

Dedans, il y a seulement 15 millions d’euros pour des emplois. Etant donné qu’un poste en moyenne représente un peu plus de 40 000 euros (salaire et cotisations sociales), cela ferait 350 postes pour toute la France. Cela équivaut à un demi-poste par service, c’est ridicule, ce n’est pas assez !

Sur les 55 millions d’euros restant, c’est pour la prime. La prime c’est toujours bon à prendre, mais ce n’est qu’une prime de 100 euros alors que la revendication nationale est de 300 euros mensuel. Et en fonction des accords locaux existants, ce n’est pas sur que tout le monde la toucherait en plus.

Ces mesures vont dans le bon sens, mais sont largement insuffisantes, c’est pourquoi le mouvement de grève continue de s’intensifier. Et c’est une très bonne chose, la pression doit continuer à grandir !


POUR CONSULTER LE REFERENTIEL SAMU – URGENCES DE FRANCE : CLIQUER ICI

26 mai 2019 – 52ème congrès confédéral CGT : De nombreux débats francs et la réélection de Philippe Martinez

52ème congrès confédéral CGT Dijon 2019

Du 13 au 17 mai s’est déroulé à Dijon le congrès confédéral de la CGT. C’est l’occasion de faire un premier bilan non exhaustif et forcément orienté en fonction du ressenti des congressistes sollicités.

Sur la forme, les premiers retours évoquent des présidences autoritaires dépassant largement le cadre de leurs prérogatives et des cafouillages au niveau des votes. Cependant, des votes ont pu être imposés aux présidences ce qui a été apprécié par nos camarades présents d’un point de vue démocratique.

Sur le fond, il a été noté des bougées entre le début et la fin du congrès, comme par exemple entre le discours d’ouverture et le discours de clôture de Philippe Martinez… ou entre le document d’orientation et l’appel du congrès… Le document d’orientation est passé plutôt difficilement : autour de 58 / 59% en enlevant les abstentions.

Le manque de clarté, de concret et l’abus de concepts y sont probablement pour quelque chose… Le mot « Macron » n’apparait nulle part dans le document. Les lois qui vont nous impactées dans les prochaines semaines (comme par exemple la loi de transformation de la fonction publique) sont absentes du document d’orientation.

Sur les retraites, là encore le document reste dans le flou. Il parle d’une réforme juste des retraites, qu’il ne fallait pas d’inégalités entre régimes de retraite, il parle aussi de régime universel… Dans une période où Macron appelle à une réforme juste des retraites, pour lutter contre les inégalités des régimes, avec un régime universel où ils fusionneraient tous, la rédaction du document a posé de nombreuses questions aux collègues interrogés.

Il a aussi été relevé le manque d’analyse dans le document sur la répression étatique et policière.

Cependant, la fin de la semaine a apporté quelques réponses positives avec un appel du congrès répondant à de nombreuses interventions des congressistes. Le discours de clôture de Philippe Martinez, réélu secrétaire général, aussi s’est voulu plus offensif où il a notamment été demandé le retrait de toutes les condamnations des manifestants. Ce discours s’est voulu aussi rassembleur en donnant des gages à chaque sensibilité, c’est ce qui a été ressenti par nos collègues. L’histoire de la CGT s’est faite dans le compromis entre différents courants. La direction confédérale doit travailler à veiller au respect des équilibres.

L’après congrès pourrait être le moment de construire un projet de société pour fédérer tout le monde derrière lui. En effet, ce dont ont besoin nos syndicats aujourd’hui c’est d’un projet clair, d’une ligne claire, d’une stratégie claire !

16 mai 2019 – Des hôpitaux publics en mal de candidats aux postes d’infirmiers et d’aides-soignants

Crise de vocation hôpital AS IDE

Par François Béguin le 15 mai 2019 – Le Monde

Désaffection pour des métiers de soins jugés éreintant et mal payés, coût de la vie en Ile-de-France, concurrence des pays frontaliers… Pour des motifs divers, depuis quelques mois, dans plusieurs régions, des hôpitaux publics peinent à recruter des infirmiers en soins généraux ou des aides-soignants. Des difficultés qui viennent s’ajouter à celles existant de plus longue date pour embaucher des masseurs-kinésithérapeutes, des manipulateurs en électroradiologie médicale ou des infirmiers anesthésistes ou de bloc opératoire. « Nous n’avons pas d’alerte d’une pénurie majeure mais nous avons des signaux de difficultés que nous n’avions pas avant », explique-t-on à la Fédération hospitalière de France, la structure qui représente les hôpitaux publics.

Premiers touchés par ces difficultés : les trente-neuf établissements – pour la plupart franciliens – de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), le plus grand groupe hospitalier du pays. « On voit la courbe des recrutements se creuser depuis le début de l’année et aujourd’hui, ce sont 400 infirmiers, soit environ 3 % des effectifs d’IDE [infirmiers diplômés d’Etat] à l’AP-HP, que l’on souhaiterait recruter et que l’on ne trouve pas », alerte Sylvain Ducroz, le directeur des ressources humaines. Un comble à l’heure où la direction s’est notamment engagée à recruter 61 soignants supplémentaires dans ses vingt-cinq services d’urgences en grève, et à y remplacer systématiquement tous les congés maternité pour mieux faire face à la hausse continue de la fréquentation.

« Il y a deux ou trois ans, il n’y avait pas ces tensions pour recruter. Le phénomène, qui avait déjà été observé dans les années 2000, semble à son début », estime Serge Morel, le directeur d’une structure englobant des établissements parisiens aussi prestigieux que Necker, Cochin ou l’hôpital européen Georges-Pompidou. Dans certains hôpitaux, jusqu’à une trentaine de postes sont vacants, principalement en médecine gériatrique et en médecine générale. « On se mobilise pour attirer les nouveaux formés qui vont sortir d’école en juillet, j’ai bon espoir que nous y arrivions », lance M. Morel……..