8 décembre 2016 – Lettre ouverte aux médecins du travail des établissements publics de santé du département des Alpes de Haute Provence


Ci-joint le courrier de l’USD CGT Santé et Action Sociale 04 (sous forme de lettre ouverte) envoyé aux médecins du travail des établissements publics de santé du département dans le cadre de notre campagne revendicative sur les conditions de travail :

Digne-les-Bains, le 2 décembre 2016

>> Lettre ouverte aux médecins du travail des établissements publics de santé du département des Alpes de Haute Provence

Mesdames, Messieurs,

La souffrance au travail est une réalité qui se développe dans le secteur sanitaire et social, à tel point que les pouvoirs publics « semblent » le prendre en compte dans les intentions et les accords-cadres qui ont pu être signés.

Cependant, nous constatons que les quelques mesures mises en place se résument à des questionnaires sur les risques psycho sociaux et des formations proposées notamment aux membres des CHSCT.

Pour la CGT, ces mesures sont loin de répondre aux attentes des salariés confrontés à un accroissement de la dégradation de leurs conditions de travail liée aux mesures successives des différents gouvernements. Cette réalité ne va pas s’améliorer avec la perspective de la suppression de 22 000 postes. Les conséquences sont nombreuses : une perte de sens au travail, une frustration de ne pas avoir les moyens de bien faire leur travail, une augmentation des arrêts de travail, plus grave encore le burn out pouvant entraîner pour certains le passage à l’acte.

Le fait que certains salariés soient amenés à exécuter leur travail sous anxiolytiques, en dernier recours, est pour la CGT inacceptable. Toutes les catégories professionnelles sont concernées.

Les rappels incessants, parfois menaçants, sur les jours de repos, les changements trop fréquents sur les plannings, la modification des horaires et des rythmes de travail, l’alternance jour/nuit, sont une atteinte majeure au respect de la vie privée.

Le risque de maltraitance sur les personnels et sur les patients devient institutionnel et tend à devenir la norme. Les salariés sont confrontés à un désaccord permanent avec leurs valeurs, leur formation initiale. Les collectifs de travail se brisent, le savoir-faire se perd, le travail d’équipe s’en retrouve particulièrement affecté entrainant des tensions entre les salariés.

Les bilans sociaux des différents établissements, sur les dernières années, témoignent d’une recrudescence des accidents de service, des maladies professionnelles, de l’augmentation des heures supplémentaires non rémunérées, et de la précarisation des personnels.

Le syndicat CGT Santé et Action Sociale en collaboration avec l’ensemble des syndicats CGT des établissements du département mène une campagne revendicative concernant la mise en place d’une réelle politique d’amélioration des conditions de travail.

Il est indispensable que les médecins du travail et les CHSCT du département se positionnent clairement sur la généralisation de la dégradation des conditions de travail et de la souffrance au travail. Ne faisons pas le jeu de la banalisation et de la résignation. Il est important que chaque acteur travaille pour offrir des perspectives aux personnels et que d’autres choix soient imposés.

Nous souhaiterions vous rencontrer afin d’échanger sur le sujet et tenter d’y apporter une véritable réflexion ainsi que des propositions concrètes.

Dans l’attente, nous vous prions d’agréer, Mesdames, Messieurs, nos salutations distinguées.

Copie : aux Présidents des CHSCT des établissements du département